Le vendredi 13 décembre 2024, le Centre d’Études Politiques (CEP) a organisé un événement scientifique au Local 5 de la Faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques de l'Université de Kinshasa (UNIKIN). Ce fut un véritable festin scientifique et patriotique, réunissant des universitaires, des élus et de nombreux autres invités autour d’un livre collectif intitulé : Herbert WEISS, historien et témoin de la lutte pour l’indépendance du Congo (sous la direction de Didier Gondola) et en présence de physique du Professeur Herbert Weiss, de nationalité Américaine.
Une rencontre d’exception avec le professeur Herbert Weiss
L’événement a été marqué par la présence de personnalités académiques de renom, dont le professeur Herbert Weiss, aujourd’hui âgé de plus de 90 ans, mais toujours aussi lucide et éloquent. Ce dernier a partagé son expérience empirique et ses réflexions sur la lutte pour l’indépendance du Congo, un sujet qu’il connaît intimement. Aux côtés de M. Weiss, on retrouvait des experts tels que le professeur Catherine Coquery-Vidrovitch, Didier Gondola, Tatiana Carayannis, et Jean Omasombo Tchonda.
Un témoin privilégié de l’indépendance du Congo
Lors de son intervention, le professeur Weiss a évoqué des moments clés de son expérience en tant que témoin et acteur de la lutte pour l’indépendance. De son arrivée au Congo en 1959, envoyé par un centre d’étude américain, à son travail du terrain dans le Bas-Congo avec l'ABAKO et dans le Kwilu avec le parti de Kamitatu Cléophas (Papa d’Olivier), il a partagé des détails fascinants sur la mobilisation des masses congolaises et les tensions politiques de l'époque. Il a notamment expliqué les défis qu’il a rencontrés pour établir des liens avec les leaders politiques locaux et son expérience au sein de l'ABAKO. Le professeur Weiss a souligné l’importance de l’engagement populaire et a relaté des anecdotes poignantes de son travail de terrain, notamment lors des élections locales de 1959, qui ont précipité l’indépendance du Congo.
C’est donc une autre histoire de notre Pays. Une histoire différente de celle racontée par les Belges et les Congolais belgisés. C’est la perception et l’expérience américaine de la chose.
Des échanges intenses sur l’histoire et la politique du Congo
Les interventions des autres orateurs ont enrichi le débat en apportant des perspectives diverses sur la question de l’indépendance du Congo et de son héritage. La professeure Tatiana Carayannis, par exemple, a abordé la crise de 1960 à travers le prisme des relations internationales et du contexte de la guerre froide. Elle a également insisté sur le rôle ambigu de l’ONU pendant cette période critique, ainsi que sur les défis internes entre les Belges et les Congolais.
Les échanges ont mis en lumière les tensions géopolitiques de l’époque, notamment avec la question de la sollicitation de l’aide américaine par Lumumba, qui, loin d’être communiste, cherchait avant tout à garantir la souveraineté du Congo.
Une réflexion sur la rébellion et les luttes passées et présentes
Une autre réflexion importante a porté sur les rébellions au Congo, comparant celles de 1960-1965 à celles des années récentes. Il a souligné que les rébellions dans les années 1960, notamment dans le Kwilu Muleliste, ne bénéficiaient pas du soutien extérieur dont disposent aujourd’hui les mouvements rebelles, en particulier dans l’Est du pays. Cette analyse a permis d’ouvrir un débat sur l’influence des acteurs internationaux dans les conflits congolais.
Peut-on conclure ?
Les débats doivent se poursuivre dans le cadre de la lecture, recensions et critiques de l’ouvrage précité qui est vendu au CEP de l’UNIKIN à 10 USD. L’événement s'est clôturé par une intervention du Doyen, le professeur Ordinaire Anselme Meya, et par un mot de clôture soulignant la portée de cette rencontre scientifique, qui a permis d’approfondir la compréhension de l’indépendance du Congo et de ses implications.
Les nombreuses personnalités présentes, notamment les professeurs Jules Kassai, Jean Liyongo, José Banzonzi, Francis Mapanze, Noel Obotela Rachidi et d'autres, ont témoigné de l'importance de ce type de rencontre pour la réflexion collective. Cloin d’œil spécial à la très dynamique doctorante Christelle Pongo et au Chef de Travaux Bienfait Kambale. Mercis réitérés.
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