Deuxième journée du Forum du Bassin du Congo : la science et l’investissement au service de l’eau et du développement durable
Kinshasa, 11 juin 2025 : Le Forum du Bassin du Congo a vécu, ce mercredi, sa deuxième journée sous le signe de la connaissance, de la science et de l’investissement stratégique autour d’un enjeu fondamental : la gestion intégrée et durable des ressources en eau. Une journée dense, éclairée par des interventions de haut niveau, où la parole a circulé entre inventeurs, chercheurs, décideurs et bailleurs de fonds, dans un esprit de coopération hydrologique et d’innovation pragmatique.
Un carrefour de savoirs pour une gouvernance éclairée de l’eau
Ce deuxième jour s’est articulé autour de plusieurs thématiques scientifiques et stratégiques :
- des stratégies nationales des tourbières en RDC : par Mr Jean-Jacques Bambuta,
- la Gouvernance et valorisation des ressources en eau du bassin du Congo : Prof. Michel Bisa Kibul;
- à l’initiative One Forest Vision : Dr. Laurent Durieux, en passant par
- l’étendue des marécages du Bassin du Congo : Prof. Jean-Robert Bwa angoy,
- le renforcement des infrastructures hydrauliques : Ir. Bruno Zali-Zali, ou encore
- la mise en œuvre du projet d’accès à l’eau potable dans le Centre du pays...
Chacune de ces interventions, portée par des experts, visait à proposer des solutions concrètes face aux défis d’accès, de gestion et de valorisation des ressources hydriques.
À travers ces discussions, le Forum a réaffirmé que l’eau, dans le Bassin du Congo, est bien plus qu’un bien naturel : elle est une clé de développement, un levier de santé publique, une base pour la sécurité alimentaire et un facteur de stabilité environnementale.
Gouvernance de l’eau : penser le futur en gouvernant le présent
« Gouverner l’eau dans le Bassin du Congo, c’est aussi gouverner le futur d’une région stratégique pour le climat, la biodiversité et les peuples d’Afrique centrale », a martelé le Professeur Michel BISA, lors d’un panel central sur la gouvernance des ressources hydriques.
Ce message fort résume l’esprit qui anime le Forum : faire de l’eau un bien commun, gouverné avec équité, solidarité régionale et intelligence collective. L’intervention de l’Incubateur du Génie Scientifique Congolais (IGSC) a renforcé cette dynamique, en plaidant pour une coopération hydrologique transfrontalière et une valorisation économique des ressources naturelles.
Des chiffres ont été avancés, fruits d’un travail rigoureux : les innovations hydrotechniques proposées par l’IGSC pourraient générer 11 800 emplois directs, 11,9 millions USD de recettes fiscales annuelles et réduire de 150 000 tonnes de CO₂ par an, tout en protégeant les nappes phréatiques. Une projection ambitieuse, mais réaliste, au regard des besoins et des potentialités de la région.
Le nerf de la guerre : financement et mobilisation des partenaires
L’un des moments forts de la journée fut sans conteste la session consacrée aux mécanismes de financement. Car, comme le résume une formule populaire rappelée au Forum, « l’eau, c’est la vie, mais sans argent, on ne peut pas la valoriser ».
Plusieurs institutions de financement ont répondu présentes, ouvrant des perspectives concrètes pour les porteurs de projets du Bassin du Congo. Parmi elles, on note la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de France, le programme WaterNet/SADC, ainsi que la REGIDESO SA.
Leurs interventions ont permis de jeter les bases d’un dialogue entre science et finance, entre potentiel et investissement, pour que les innovations hydriques ne restent pas dans les tiroirs mais se déploient dans les territoires.
Une promesse d’avenir pour l’Afrique centrale
Ce Forum, plus qu’un événement, devient un espace de projection. Il cristallise une vision : celle d’un Bassin du Congo maître de son eau, acteur de sa propre résilience, au cœur de la lutte contre les inégalités climatiques, sanitaires et économiques.
En rassemblant chercheurs, décideurs, inventeurs et bailleurs, cette deuxième journée marque un tournant : elle inscrit l’eau dans une gouvernance durable, intégrée et inclusive, à la hauteur des défis et des espoirs de toute une région.
Le rendez-vous est donné pour la troisième journée. L’eau continue de couler, mais désormais, elle charrie l’intelligence, la solidarité et la volonté de construire un avenir commun.
Cellule de communication et vulgarisation de l'OG
Alphonse Muluba
Jour 2 du Forum du Bassin du Congo : la science et l’investissement au service de l’eau et du développement durable