État de la Nation 64 ans après. Bilan et perspectives

Après les mots de remerciements et félicitations à l'équipe chefale du Département, il est revenu sur quelques éléments saillant qui marquent l'itinéraire de l'État en RDC.

1. L'Existant scientifique

Je me suis référé à Emile Bongeli, Michel Bisa, Guy Aundu et Emanuel Ramazani Shadari pour demeurer objectif et quitter la tendance partisane.

2. État de lieu de l'État

• La RDC est restée confrontée au sous-développement et une pauvreté chronique des masses qui contraste avec les Ressources abondantes et stratégiques du Pays.
• Notre Cobalt, Coltan, Uranium, Eau, Forêts, Tourbières, Sont stratégiques et vitales pour le monde.
• La RDC se remet difficilement de ses problèmes politiques chroniques issus des années 1960.
• Malgré le calvaire de la colonisation, à l'indépendance le Pays avait un certain tissus économique détruit par la zaïrianisation et les pillages. Dans les années 1970, les sud-africains venaient se faire soigner ici et là RDC équivalait la Corée du Sud. Aujourd'hui, l’on n’a plus rien à comparer ;
• Une grande réduction jusqu'à la disparition des industries et entreprises étatiques. Incapable de favoriser une bourgeoisie nationale. Par contre, la bourgeoisie compradore a favorisé les gestionnaires de l'État contre la Nation
• Un responsable politique de chez nous, arrivée en Corée du Sud dira que "ces gens sont des sorciers".
• Les luttes entre l'opposition et la majorité gravitent autour des enjeux privés. Il y a faible assimilation de l'État.
• Sur le plan positif, quelques plans ont été décidé : (i) plan quinquennal 70, 76, 86, 2001 piloté par les institutions financières internationales, PNUR-2003, 5 chantiers, révolution de la modernité et dernièrement le PDL-145 en sigle. Tous ces programmes ont connu des limites dites aux pesanteurs internés et externes... Souvent, ils ignorent les populations concernées et les savoirs locaux... Par exemple : tous les députés provinciaux ont orienté le Programme de développement des 145 territoires par rapport à leurs intérêts personnels.
• Plusieurs Rapports sur la corruption et impunité existent : les rapports Lutundula, Bakandeja, IGF...
• S’agissant du travail du Parlement, Rendez-vous compte que le Contrôle parlementaire n'existe pas... Le Parlement (pour les dernières années) à plus fonctionné comme une caisse de résonance et n'aide pas l'État.
• S’agissant des mécanismes sécuritaires, nous avons manqué d'intelligence stratégique et de pragmatisme. C'est la raison de la persistance de la violence de deuxième génération qui sévit actuellement
• Les Évêques de la CENCO n'ont pas manqué, tout au long de notre trajectoire, de critiquer notre gouvernance, ses conséquences et de conscientiser la population.
• On a à faire à des dirigeants égoïstes, à une opposition atypique et à une population passive et naïve.  À la base, une gouvernance non efficace, un manqué de patriotisme et de nationalisme.
• Pendant cet itinéraire, tout n'a pas été que noir. On a pu sauvegarder la souveraineté et l'intégrité de l'État sans balkanisation géographique, (ii) le retour au multipartisme (iii) la diversification de l'économie plus chantée qu'effectivement (iv) un début de construction des routes, ...

3. Perspectives et résolutions

 Pour sortir la RDC du trou il faut:

• une mobilisation pour la transformation
• une déprogrammation positive des mentalités
• la construction de la puissance
• une volonté politique pour se tourner vers les politiques qui rencontrent les attentes des populations
• une véritable lutte contre les détournements
• se préparer à une guerre permanente
• une intelligence stratégique
• faire de la recherche, la science et technologie des sciences nucléaires comme moteurs du développement.

Ce bilan est une responsabilité collective mais à des degrés différents repartis entre les gouvernants et les gouvernés.

Il faut lire et relire.

Reportage de Michel Bisa

Moluki pe Motangisi