Honneurs aux Professeurs Émérites, les prophètes des temps postmodernes tristement abandonnés
Le monde post académique du plus haut niveau (doctoral) est celui qui a su et pu conserver la pratique et les sens profonds de la reconnaissance aux Maîtres, Promoteurs, Professeurs, Formateurs, Initiateurs des paradigmes et courant s...ohhh laissez-moi dire le gros mot : divinités.
La semaine dernière, l'Université des universités congolaises a organisé une séance de reconnaissance et une messe d'action de grâce en faveur des Professeurs Emérites, les formateurs de nos formateurs. Ces baobabs sous l'ombre desquels nous nous arrêtons lorsque la chaleur de la vie devient insupportable.
À suivre cette vidéo, j'ai eu des larmes aux yeux. Nos baobabs sont abandonnés. Je partage l'angoisse du Professeur Lututala : "Une immense tristesse m'envahit en suivant cette image, en me projetant à ce qui m'attend dans peu de temps". Des Profs émérites abandonnés par la Nation, devenus des loques totalement démunies pour certains. A chacun et chacune de tirer sa conclusion !".
La cité bavarde, les réseaux sociaux s'enflamment du n'importe quelle flamme...les générations montantes sont ivres et cette ivresse peut expliquer certaines absences à ce culte de ses génies géniteurs...certains jeunes ne se projettent pas dans ces vieux !!! Pensez-vous que c'est un destin réservés aux autres? ...souvenons-nous, c'est d'eux que nous avons eu l'envie de devenir...
J'ai été aussi surpris et étonné de constater que cette activité n'ait pas été le centre d'attraction de l'attention universelle, africaine et congolaise !!!
Qui ou quel autre métier dans ce monde peut prétendre honorer ses maîtres comme les académiques ? Bravo au Comité de Gestion Kayembe pour cet exploit qui s'inscrit dans la continuité du Panel aux morts de l'ESU, organisé aux États Généraux de l'ESU-RDC à Lubumbashi.
La vidéo jointe, ce sont les anciens de l'Université de Kinshasa, nos Alumni pour utiliser le concept éthologique et étymologique, qui me l'ont envoyée avec des commentaires très affectifs, nostalgiques et révoltants comme :
Ehh! la vie est folle !!! Je revois le maître, le baobab. Comme il était jadis, Criant à la jeunesse de s'approprier la science pour la société, aujourd'hui, la voix savante est presque dans la furibonde agonie : Ô mon Professeur, ô mon maître, je t'admire ! Pourquoi l'État, la Nation, le Pays,...????
Les Professeurs disposent du feu, du soleil et des secrets de la nature, des connaissances cachées qu'ils ont pu voler à Dieu le créateur pour les transmettre aux humains. Mais quand les étoiles apparaissent dans la vie, le soleil, malgré sa chaleur brûlante s'éloigne ! Soudain, les petits-enfants et les nouveaux venus respectent et craignent l'éclair et les petites étoiles tout en s'amusant avec le Soleil qui, pourtant, peut brûler l'univers. -Merci au Prof. Jean-Pierre Lotoy pour l'image.
Le soir de la vie invite l'eschatologie du grand soir. La Nation devrait être reconnaissante et présente jusqu'à la porte de sortie. Hélas, ...les Professeurs Emérites ne sont ni Comédiens ni Musiciens.
C'est la nuit, celle de la fin qui arrive à grand pas ! Chacun et chaque Professeur a son tour, tous nous convergents dans la même direction, celle qui mène derrière les rideaux de l'existence charnelle, vers l'immortalité des âmes.
Les politiciens sont vraiment des vampires, et vamprisateurs. Malgré la contribution de nos Maîtres à l'existence de la nation, ils ont été bannis dans le royaume de la nuit et du partage de l'héritage commun.
Il y a trois mois encore, je rappelais que seules l'écriture et la lecture permettaient de traverser les temps, soit pour voyager dans le passé et rencontrer les esprits formidables qui ont illuminé ce monde soit, pour se projeter dans l'avenir et rencontrer les futures générations.
Chers Maîtres, vous êtes immortels, vous êtes les maîtres du monde, les gardiens des savoirs et les divinités des générations actuelles et futures.
Tous les absents sans motifs à votre solennité doivent éprouver une culpabilité. À travers vous, ne sommes-nous pas des lampes torches qui illuminent jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de piles ?
"La mémoire est une cruelle maîtresse avec qui il nous faut tous apprendre à valser".
Ce qui ce passe dans la vie des Aînés nous concerne.
Les Professeurs Emérites de l'UNIKIN honorés par la communauté universitaire de Nodasa